Ernst Junger à Dominique Venner (9 janvier 1995) : «Nous autres, camarades, nous pouvons montrer nos blessures !» Très jeune héros de la Grande Guerre, nationaliste opposé à Hitler, ami de la France, Ernst Junger (1895-1997) fut le plus grand écrivain allemand de son temps. Mais ce n'est pas rendre service à l'auteur & Orages d'acier que de le ranger dans la catégorie des bien-pensants. Il n'a cessé au contraire de distiller un alcool beaucoup trop fort pour les gosiers fragiles. C'est ce Junger, dangereux pour le confort, que restitue Dominique Venner. Il y replace l'itinéraire de l'écrivain dans sa vérité au coeur des époques successives qu'il a traversées. Belliciste dans sa jeunesse, admirateur d'Hitler à ses débuts, puis opposant irréductible, subsiste en lui le jeune officier héroïque des troupes d'assaut qui chanta La Guerre notre mère, et l'intellectuel phare de la «révolution conservatrice». Mais il fut aussi le guerrier apaisé qui tirait gloire d'avoir donné son nom à un papillon. Dans cette biographie critique, Dominique Venner montre qu'aux pires moments du siècle Junger s'est toujours distingué par sa noblesse. En cela il incarne un modèle. Dans ses écrits, il a tracé les lignes d'un autre destin européen, enraciné dans les origines et affranchi de ce qui l'opprime et le nie. Ecrivain et historien, Dominique Venner dirige la Nouvelle Revue d'Histoire. Il a écrit plus d'une quarantaine d'ouvrages consacrés a de grands moments du XXe siècle, notamment Les Blancs et les Rouges, Histoire de la Collaboration, Le Siècle de 1914. Il est également l'auteur d'un ouvrage de réflexion sur la longue durée : Histoire et Tradition des Européens, 30 000 ans d'identité. Il a aussi publié des méditations sur ses engagements nés de la guerre d'Algérie, Le Coeur rebelle. Son Histoire de l'Armée rouge a été couronnée par l'Académie française.